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Une cantine animée par des bénévoles Une cantine animée par des bénévoles

Basée à Lappion, dans l'Aisne, la toute nouvelle cantine de ce regroupement scolaire qui compte quatre-vingt-dix élèves fonctionne le mardi et le jeudi.

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Jeudi midi : une vingtaine d'enfants s'attablent pour déguster une appétissante soupe de potiron, après s'être lavé les mains. Autour d'eux, Jocelyne, Chantal, Bérénice et Nicolas, actuellement en recherche d'emploi, assurent le service. Après le déjeuner, viendra l'heure de débarrasser et de se brosser les dents.

Depuis septembre dernier, le regroupement scolaire de Nizy-le-Comte, Boncourt, La Selve et Lappion (Aisne) qui compte quatre-vingt-dix élèves, propose une cantine les mardis et jeudis. Anne Delhorbe, élue, présidente du regroupement et épouse d'agriculteur, explique : « Notre regroupement existe depuis trente ans. Nous avons réfléchi à la création d'un pôle scolaire unique, de façon à limiter le temps passé dans le bus et à répondre à l'attente de l'équipe pédagogique. Comme nos villages n'étaient pas prêts à perdre leur classe, cela ne s'est pas fait. Toutefois, l'idée de créer une cantine s'est concrétisée. »

Les enfants sont accueillis dans la salle des fêtes mise à disposition par Lappion. Le maire de ce village, conseiller général, a obtenu un prêt de matériel (tables, chaises, four, vaisselle). Les investissements ont ainsi été limités. A la suite d'un appel d'offres, la société de restauration Api a décroché le marché. « Cette entreprise nous a bien aidés. Elle accepte notamment la reconduction du contrat par trimestre », insiste Anne Delhorbe.

Une équipe de cinq personnes (deux parents, une institutrice et deux élus) a élaboré le projet. « Tout a été créé et écrit : le rôle de chaque bénévole, le règlement, la marche à suivre de chaque village. » La rigueur est une condition sine qua non pour que ce service fonctionne. Les familles doivent, par exemple, réserver et payer les repas auprès du secrétariat de leur mairie au plus tard le samedi 11 h pour la semaine suivante. « La mise en route fut compliquée. L'éloignement entre villages - 12 km entre les deux extrêmes - ne simplifie pas la tâche de la secrétaire, qui récupère argent et tickets pour les transmettre à la perception. Mais chacun y mettant du sien, le système est maintenant rôdé », affirme Anne Delhorbe.

Api propose un repas équilibré au prix de 2,91 €. Il est facturé 4 €. « C'est un maximum pour les familles », insiste la présidente. Ce tarif ne permet pas de rémunérer les bénévoles. Ainsi, Bérénice, la vingtaine, confie : « J'aimerais travailler auprès des enfants. Cette activité bénévole me permet d'apprendre. » Jocelyne, la cinquantaine, ajoute : « J'ai été licenciée il y a trois ans. Pour le moment, je n'ai pas retrouvé d'emploi, excepté quelques remplacements à l'ADMR. J'ai plaisir à m'occuper des enfants. Mais j'espère que cela va se concrétiser par un emploi. »

Anne Delhorbe en convient : « Nous souhaitons pérenniser ce projet et transformer le bénévolat en emplois. Mais, nos communes ne peuvent supporter salaires et charges sociales. Nous recherchons des solutions. La plupart des emplois aidés représentent au minimum 21 h hebdomadaires. Ici, il nous faut trois personnes pour 4 h 30 par semaine. » La publication annuelle de la carte scolaire, qui menace régulièrement ces classes rurales, rend encore plus complexe le fonctionnement du regroupement.

Les retours des enquêtes de satisfaction sur la cantine sont élogieux. Ce service répond à la demande des familles, de plus en plus nombreuses à faire construire dans ces communes rurales.

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